The Skeireins Translation
by Fernand Mossé (see bibliography for details)
Ia:
<Il n'y a personne qui soit intelligent
ou qui cherche Dieu; tous se sont fourvoyés; tous ensemble ils sont
devenus inutilisables (= corrompus)>,
et déjà ils sont tombés sous le jugement de la mort.
Et à cause de cela, le sauveur commun de tous est venu pour purifier
(= effacer) les péchés de tous, étant non pas égal
ni semblable à notre justice, mais la Justice elle-même qui,
s'offrant pour nous [comme] hostie et sacrifice
à Dieu, de ce monde a accompli la rédemption.
Or Jean voyant cela, le plan [de guérison] qui devait
Ib:
être accompli par le Seigneur, a dit avec vérité <Voici
l'agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde>.
Certes il aurait eu le pouvoir, et sans [prendre]
le corps de l'homme, par la seule force divine, de [nous] délivrer
tous de la tyrannie du démon; mais il avait conscience que par une
telle puissance la contrainte de la force serait manifestée et que
le plan de la justice ne serait plus maintenu, mais qu'il aurait accompli
le salut de l'homme par la contrainte. Et puisque le démon, depuis
le commencement, n'a pas contraint
Ic:
l'homme, mais l'a induit en erreur et l'a excité par le mensonge
à enfreindre le commandement, il aurait été contraire
à l'ordre que le Seigneur, venant avec la force divine et la puissance,
le délivrât et par la contrainte le convertît à
la piété. Et n'aurait-il pas semblé que, par la limitation
de la justice, il violait le plan préparé déjà
auparavant depuis le commencement? Il était donc plus convenable
que ceux qui avaient, de leur propre volonté, obéi au démon
pour enfreindre le commandement de Dieu, que ceux-là ensuite, de
leur propre volonté, suivissent l'enseignement du Sauveur
Id:
et méprisassent la méchanceté de leur précédent
maître d´erreur, mais établissent la reconnaissance
de la vérité pour le recommencement de leur transformation
en Dieu. Et voilà encore pourquoi il a pris le corps de l'homme,
afin de devenir pour nous un maître de cette justice devant Dieu.
Car il devait, pour répondre à sa sagesse, aussi bien attirer
de nouveau les hommes par ses paroles et ses actes que se faire l'annonciateur
de la transformation par l'évangile. Or comme la limitation de la
loi, non seulement la conversion ...
IIa:
[Nicodème] croissant dans sa foi, prend déjà parti
pour lui, en particulier à l'époque de la Passion, lorsqu'après
la Passion il ensevelit son corps publiquement avec Joseph; publiant [ainsi]
qu'il ne s'éloignait pas à cause des menaces des chefs. Et
c'est pourquoi le Sauveur lui montra, commençant alors pour la première
fois, le chemin vers le Haut qui mène au royaume de Dieu, disant:
<En vérité, en vérité,
je te le dis, si quelqu'un ne naît pas d'en Haut, il ne peut voir
le royaume de Dieu>. Or "en
Haut"
IIb:
désignait la sainte et céleste naissance comme une deuxième
que l'on obtient par le baptême. Mais cela Nicodème ne le
comprit pas, parce qu'alors il l'entendait pour la première fois
du Maître. C'est pourquoi il dit: <Comment
est-il possible qu'un homme naisse étant vieux? Peut-il retourner
dans le sein de sa mère et être mis [de nouveau] au monde?>
Or lui, étant encore ignorant et ne connaissant pas sa façon
[de parler] et pensant à la naissance corporelle hors du sein [maternel],
tomba dans le doute. C'est pourquoi il dit: <Comment
IIc:
est-il possible qu'un homme naisse étant
vieux? Peut-il retourner dans le sein de sa mère et être mis
[de nouveau] au monde?> Mais le Sauveur, apercevant
sa science à venir et qu'il devait progresser dans la foi, le lui
expliqua comme à quelqu'un d'encore ignorant, disant: <En
vérité, en vérité, je te le dis, si quelqu'un
ne naît d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu>.
Car il était nécessaire et conforme à la nature, pour
recevoir le sacrement de baptême,
IId:
étant donné en effet que l'homme est composé de natures
différentes, à savoir de l'âme et du corps, et l'une
de celles-ci étant visible, mais l'autre spirituelle, - c'est pourquoi,
comme il convenait, par allusion à ce fait, il nomma donc deux substances,
comme appartenant toutes deux au sacrement de baptême, à savoir
aussi bien l'eau visible que l'esprit surnaturel, afin donc que l'[eau]
visible...
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